mercredi 27 février 2013

Entrée en matière

Dans le cadre de notre TPE, nous allons aborder la question de l’affaire DSK, une agression sexuelle présumée d’une femme de chambre, par un homme politique français, dans un Hôtel de New York.
En mai 2011, a eu lieu un retentissement médiatique international autour de cette affaire, elle a mobilisé toutes sortes de médias : des “nouveaux médias”, les réseaux sociaux par exemple, aux médias classiques, comme les journaux papier. Elle a eu un tel impact qu’elle fit le tour du monde en un rien de temps.
Dans un premier temps nous étudierons l’idée d’Ethique Journalistique puis nous verrons dans quel cadre on l'utilise; et comment l'affaire DSK s'est répandu aussi rapidement. Nous dresserons ensuite un portrait de Dominique Strauss-Kahn puis nous aborderons les zones d'ombres,les rumeurs mais aussi une définition de l'opinion publique..
On verra par la suite ce qui conduit cette affaire a un tel engouement et les répercussions engendrées. Enfin,on terminera par l'avenir de cet ancien directeur du FMI.

Déontologie journalistique

La déontologie est l’ensemble des règles ou des devoirs régissant la conduite àadopter pour les membres d’une profession ou pour les individus chargés d’une fonction dans la société. Qu’elle soit imposée ou non par la loi, elle constitue la morale d’une profession. C’est le cas par exemple pour les professions médicales (serment d’Hippocrate), les journalistes (Charte de Munich) ou encore les avocats…

La déontologie dans le journalisme est un principe important même s’il est souvent difficile à définir.
Contrairement aux professions indépendantes (médecins) l’éthique du journalisme ne concerne que des salariés, les journalistes pigistes ayant eux-mêmes le statut de salariés. Les règles suivantes s’appliquent à la mission du journaliste: devoir d’informer, respect du lecteur, intérêt public et droit de savoir. Elles contribuent à sa crédibilité au même titre que l’indépendance à l’égard des pouvoirs politiques et économiques, le respect de la vie privée et la protection des sources d’information des journalistes.
Les Préconisations du rapport Charon de 1998 définissent la déontologie du journalisme grâce à cinq éléments:
  • Publication d’une information de qualité
  • Défense de la liberté de l’information
  • Respect des personnes
  • Promotion de la liberté d’expression
  • Renforcement des valeurs qui fondent la démocratie

La Protection des sources d’information des journalistes, appelée aussi “secret professionnel”, est la base de la déontologie journalistique et de la liberté de la presse. Elle garantit la non-divulgation de l’identité des personnes qui acceptent de parler bénévolement. Droit et devoir à la fois, la déontologie donne aux journalistes le devoir de prendre toutes les précautions, puis de faire face aux éventuels problèmes liés à l’exercice de ce droit. D’après l’article 10 de la Convention européenne des droits de l’homme, qui stipule que “Toute personne a droit à la liberté d’expression”,elle fit l’objet de décisions de justice, de plus en plus précise et protectrice de la Cour européenne des droits de l’homme, qui la définit comme une “condition essentielle au libre exercice du journalisme et au respect du droit du public d’être informé des questions d’intérêt général”.
De nos jours,notre société devient peu à peu matérialiste et le fait d’informer recourt de l’intérêt personnel plutôt que de l’intérêt général,c’est-à-dire que les journalistes se préoccupent plus de l’argent qu’ils vont recevoir que l’honnêteté dans leurs articles.

Connivence vis-à-vis de DSK?

Ceux qui savent ne parlent pas. Ceux qui parlent ne sont pas entendus. Connivence ? Autocensure ? Pour la grande majorité des Français, c’est une certitude: journalistes et politiques savaient et n’ont rien dit. Ils ont refusé d’en parler dans leurs médias, dans le seul but de  protéger l'homme politique. Cette censure est simplement dûe au respect des lois : d’après l’article 9 du Code Civil,«Chacun a droit au respect de sa vie privée. Les juges peuvent, sans préjudice de la réparation du dommage subi, prescrire toutes mesures, telles que séquestre, saisie et autres, propres à empêcher ou faire cesser une atteinte à l’intimité de la vie privée: ces mesures peuvent, s’il y a urgence, être ordonnées en référé.»

On peut parler de respect de la vie privée des hommes et femmes politiques, limite entre vie privée et vie publique, présomption d’innocence et devoir d’information sur les abus de pouvoir, crimes et délits sexuels commis par des politiques… L’arrestation de Dominique Strauss-Kahn a lancé un débat sur le traitement par les médias français des rapports entre le pouvoir politique et le sexe.

Différence entre médias français et anglo-saxons

Contrairement aux Français,les anglo-saxons profitent des failles des journalistes français, souvent décrits comme «ayant le doigt sur la couture du pantalon du pouvoir». Paul Webster du Guardian soulignait :
« Nous avons, nous autres anglo-saxons, l’idée très ancrée que nous sommes des empêcheurs de tourner en rond ».
De plus,presque tous les médias anglo-saxons ont des règles écrites sur l’utilisation des blogs et des réseaux sociaux par les journalistes,notamment le New York Times,le Washington Post et Reuters,ou le «Manuel de journalisme» est l’un des plus détaillés et longs: «Nous voulons vous encourager à vous servir des réseaux sociaux dans votre métier de journaliste,mais nous devons aussi nous assurer que vous êtes pleinement conscients des risques que cela implique – notamment ceux qui menacent la réputation chèrement acquise d’indépendance et de liberté attaché à votre nom»,
. Le tournant a eu lieu au moment de l’affaire du Watergate (Affaire d’espionnage politique qui aboutit, en 1974, à la démission du président des États-Unis Richard Nixon) .Le journaliste anglo-saxon n’est plus un contre-pouvoir qui a le devoir de critiquer l’État depuis la présidence de Georges W. BUSH. Si dans la théorie les règles anglo-saxonnes sont plus strictes, la pratique reste la même.

Avec l’affaire DSK, “le sexgate” français, les journalistes anglo-saxon accusent le mutisme des journalistes français face aux précédents dossiers DSK. Mais le journaliste français a-t-il forcément tort? Le journaliste français ne s’inspire-t-il pas du modèle anglo-saxon?A partir de là,nous trouvons deux cultures opposées: l’actualité DSK vue par les Américains, et l’actualité comme elle devrait être vue en France.
Aux États-Unis, tout peut être montré, dit et même se faire partisan d’une cause, la frontière entre l’activité publique et la sphère privée, d’un homme politique par exemple, est même totalement effacée. Totalement à l’opposé,en France,la liberté de presse a toujours connue des limites que les anglos-saxons sont en train de critiquer.De nombreux journalistes français d’investigation impliqué dans la révélation de scandale politico-financier ( par ex . affaire Clairstream révélée par le journaliste Denis Robert …) La loi sur la liberté de la presse du 29 juillet 1881 est l’un des textes fondateurs pour la France ce qui revient sur la très grande distance entre la presse américaine et française.

La presse française s’efforce de respecter la frontière entre vie privée et vie publique,une morale que les anglo-saxons remettent en cause du fait que pour eux, les moindres faits et gestes, la vie frivole de DSK auraient mérité d’être vu du public. Avant le contournement des règles journalistiques françaises,DSK était assuré d’être protégé par les médias,pourtant les médias français se sont détournés de cet entendement.
Exemple de couvertures de journaux américains et français:
 

Internet,un nouveau mode journalistique?

Vérifier les faits, c’est le travail de base du journaliste. Et pourtant, la majorité des articles que nous lisons parviennent de réseaux sociaux. Cependant, quelle crédibilité peut-on accorder à ces sources?
De nos jours,l’information passée sur internet connaît une vitesse de circulation incroyable et n’a pas de frontières.;le rythme accéléré ne permet donc pas aux journalistes de chercher l’information,ce qui les amène donc à chercher la rentabilité au lieu de la qualité,risquant de faire plus d’erreurs . Ainsi,Twitter s’est révélé être un outil où tout circule rapidement et qui permet à tous et tout bonnement aux journalistes de publier l’information dont l’origine est bien souvent inconnue. Cette rapidité affecte la fiabilité,l’importance des informations diffusés mais aussi le contrôle qu’ils ont.

Depuis l’affaire DSK et la montée de twitter,la question d’une régulation de l’utilisation des réseaux sociaux par les journalistes a été discutée dans un certain nombre de médias. Néanmoins,les différents points de la déontologie sont différents selon que le journaliste collecte l’information lui-même et la transmet,selon qu’il est un relais de transmission d’informations reçues par des internautes,selon qu’il répond à des internautes sur Facebook ou Twitter,qu’il est l’auteur d’un blog ou qu’il se présente ou non comme journaliste ou internaute anonyme.
L’affaire DSK éclate via Twitter, après un message twitté. Elle s’est immédiatement répandue grâce aux médias,dans le monde entier par l’intermédiaire de Facebook ou Twitter,qui exploitent l’information en continu. Dès que les premières audiences ont lieu,les journalistes utilisent les réseaux sociaux dans la salle d’audience en temps réel afin de diffuser ce qu’il se passe. Dans les débats qui ont suivi sur la présomption d’innocence, on pense que c’est sur Internet qu’on s’est rapidement intéressé à la parole de Nafissatou Diallo et à travers elle à la parole de toutes les femmes violentées, dominées, violées, brusquées. Pourtant,l’affaire Carlton amplifie la première affaire DSK ,ce qui n’améliore pas l’image du coureur de jupons du FMI.
Exemple de tweets qui furent postés bien avant que les médias ne l’annonce:

Qui est DSK?

Dominique Strauss Kahn (DSK), fils d’une journaliste et d’un conseiller fiscal et juridique, fut avant d’être directeur du Fond Monétaire International et homme politique important, tout d’abord professeur d’économie dans différentes universités comme celle de Nanterre ou de Nancy, il travaille ensuite au centre de recherche sur l’épargne puis devient président de la commission des finances. Il se tourne ensuite vers la politique: en 1976, il débute au parti socialiste aux cotés de Jean-Pierre Chevènement. Il se lie d’amitié avec Lionel Jospin, à cette époque secrétaire du PS. Il devient son conseiller vers 1981. En 1986, il obtient ses premiers mandats éléctoraux en devenant député de Haute-Savoie, avant d’être réélu député dans le Val-d’Oise en 1988. Ces deux années durant, il est secrétaire national du PS, chargé des études et du programme. En 1991, François Mitterrand le nomme ministre délégué à l’Industrie et au Commerce Extérieur dans le gouvernement Edith Cresson, puis dans celui de Pierre Bérégovoy. En 1993, il perd son mandat de député et décide alors de créer son cabinet d’avocats qu’il nomme ‘DSK Consultants. En 1995, il devient maire de Sarcelles. En 1997, Lionel Jospin redevient premier ministre et le nomme ministre de l’Economie, des Finances et de l’Industrie. Il quitte donc sa fonction de maire. En tant que ministre, DSK se distingue par le fait que ses mesures soient jugées «plus libérales que celle du parti socialiste en général». Mais il parvient à s’imposer dans le monde politique principalement grâce à la baisse du chômage. Il est cependant forcé à démissioner de son poste suite à son implication dans une affaire sur des rémunérations de complaisance par la MNEF (mutuelle nationale des étudiants de France) en novembre 1999. Même s’il bénéficie finalement deux ans plus tard d’un non lieu et d’une relaxe. En 2002, Jacques Chirac est élu Président de la République et l’UMP remporte les éléctions législatives. DSK quitte ensuite le terrain politique jusqu’en 2006 où il se présente à la primaire socialiste; il est battu par Ségolène Royal et n’a ne cesse de dénoncer de manière publique son incompétence. Après les élections présidentielles, il obtient à nouveau mandat en tant que député dans le Val d’Oise. En 2007, il est candidat Français, avec l’appui de Nicolas Sarkozy pour la présidence du FMI, il est élu haut la main en novembre de la même année, et pour 5 ans. Mais très rapidement, dès octobre 2008, une affaire de moeurs nuit à sa réputation aux Etats-Unis. Soupçonné d’entretenir une liaison avec l’une de ses subordonnées, Piroska Nagy et de lavoir promue en échange de faveurs sexuelles, il est obligé de présenter des excuses publiques. Mais les élements de l’enquête le disculpent et il songe très sérieusement à se présenter pour les primaires socialistes pour les présidentielles de 2012.

Que s'est-il réellement passé?

Le 14 mai 2011, à l’aéroport John Fitzgerald Kennedy, se déroule l’arrestation du directeur du FMI (Fond Monétaire International) , Dominique Strauss-Kahn, qui à cette époque était candidat à la primaire socialiste et annoncé favori pour les élections présidentielles. Il est accusé puis inculpé pour «agression sexuelle», «tentative de viol» et «séquestration»; accusations pour lesquelles il plaidera non-coupable.

Nafissatou Diallo, une femme de ménage âgée de 32 ans, et travaillant au Sofitel (situé à New-York) depuis 3 ans déclare être rentrée dans la suite de DSK, croyant qu’il n’y avait personne et affirme que ce dernier l’aurait agressé sexuellement; cependant elle parviendrait à se libérer et à s’enfuir pour alerter ses collègues . Lorsqu’ils arrivent, DSK a déjà quitté sa chambre, ils préviennent donc la police, qui réussira à l’arrêter alors qu’il prennait l’avion en direction de l’Europe à l’aéroport international John Fitzgerald Kennedy. Il est alors emmené dans un commissariat de Harlem où il sera interrogé pendant 8h. Sur les vidéos de surveillance de l’hôtel, on voit que DSK quitte sa chambre. Lors de l’audience du 16 mai 2011, DSK proclame son innocence, néanmoins, certaines rumeurs courant sur le fait que DSK ait déja été impliqué dans ce genre d’affaires, ne joue pas en sa faveur. Suivant ces faits, et pendant tout l’été 2011, une procédure judiciaire très commentée par les médias s’entame, ainsi que la descente aux enfers de DSK, appuyé par de nouvelles révélations sur le comportement passé de DSK et des déclarations maladroites de ses soutiens.
Néanmoins Cyrus Vance, procureur chargé de l’affaire, fini par abandonner les poursuites pénales, jugeant son dossier fragilisé par les différentes versions données par la victime. La procédure civile, reste elle, toujours en cours. L’affaire connait en suite un nouveau rebond au mois de Novembre, lorsque Edward Epstein (journaliste d’investigation américain) révèle les conclusions de son enquête, revenant sur plusieurs zones d’ombre concernant la journée du 14 mai …